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L’urbanisation en Afrique et ses perspectives

Programme FAO
"Approvisionnement et distribution alimentaires des villes"
Revue "Aliments dans les aliments"
Philippe Antoine
DT/12-97F
1997

28 janvier 2019

Cet article dresse un panorama de l’urbanisation en Afrique et de ses perspectives. Un peu plus du tiers (34 pour cent) de la population du continent africain demeure en ville (soit autant qu’en Asie). Le rythme de croissance de la population urbaine a atteint presque cinq pour cent par an en Afrique au lendemain des indépendances (au début des années 60). Cette croissance se ralentit progressivement résultant de plus en plus du mouvement naturel. Les migrations ne se sont fortement ralenties pour autant, les mouvements restent intenses, seulement le départ des uns compense davantage l’arrivée des autres. Il faut donc gérer aujourd’hui les conséquences
d’une forte croissance dont le pic est déjà derrière nous, mais dont il faudra supporter les conséquences dans les cinquante années à venir du fait de l’inertie des phénomènes démographiques. Le phénomène urbain constitue une préoccupation majeure, même dans le cas des centres urbains moins peuplés, car le rythme de la croissance démographique est souvent sans rapport avec celui du développement des capacités de production économique de ces cités. Formidable bassin d’emplois, les villes produisent cependant de plus en plus d’exclus du travail. Les taux de chômage sont particulièrement élevés en Afrique, et ce chômage frappe particulièrement les jeunes, même diplômés.
En Afrique, les politiques d’ajustement frappent de plein fouet les habitants des villes depuis plusieurs années, et rendent plus précaires les stratégies jusqu’ici mises en oeuvre. L’éducation subit les conséquences de la crise, alors qu’elle constitue un des moteurs des transformations sociales. Dans les villes, la pauvreté s’accroît, même si parfois l’intense circulation des biens et des hommes en atténue la rigueur. La ville constitue un fantastique terreau pour une remise en cause et une réinterprétation de valeurs héritées, et pour l’émergence de nouvelles valeurs. Une culture urbaine se forge peu à peu. La ville favorise des processus d’individualisation propices à
l’émergence de nouveaux rapports sociaux et, peut-être, à de nouveaux comportements économiques.


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