Le prix carbone en Afrique : opportunités d’action au niveau territorial
28 octobre 2020
La fixation d’un Prix au Carbone et le développement de Marchés Carbone sont au coeur des réflexions menées actuellement dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur les Changements Climatiques.
On se rappelle dans le cadre du Protocole de Kyoto, un mécanisme d’achat et vente de droits a polluer avait été proposé pour organiser l’offre et la demande en la matière en vue d’arriver a un Prix efficace assurant la meilleure allocation des ressources compatible avec l’impératif de la baisse des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle planétaire. Fixer un prix au carbone est désormais une exigence incontournable si l’on veut assurer la meilleure allocation des ressources compatible avec l’impératif de la baisse des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle planétaire. La question est de savoir comment s’y prendre.
Le Protocole de Kyoto a proposé de s’en remettre au marché à travers le mécanisme de développement propre pour organiser librement la confrontation de l’offre et la demande des quotas d’émissions de gaz à effet de serre. C’est sous cet aspect qu’a été développé le marché carbone.
On s’est par la suite aperçu que ce mécanisme ne suffisait pas pour avoir un prix du carbone qui reflète réellement l’exigence de bifurquer vers une économie bas carbone. Ceci a amène à considérer d’autres mécanismes pour la fixation d’un prix du carbone explicite ou implicite, permettant d’émettre des signaux clairs sur les bénéfices de réduire les émissions de gaz à effet de serre ; ou sur le coût que les émissions de gaz à effet de serre font supporter à la société, l’objectif général étant d’organiser la transition vers un système énergétique bas carbone.
Parmi ces mécanismes on peut citer :
- la taxe carbone qui permet de faire payer directement le coût des emissions aux pollueurs
- le prix de compensation ou les subventions aux investissements bas carbone (énergies renouvelables, efficacité énergétique) qui récompensent les émissions évitées au prix du marché carbone
- la réglementation qui permet de fixer un prix implicite du carbone dans des domaines où le prix n’est pas explicite comme l’agriculture, les transports ou les déchets. La réglementation peut de plus accélérer des processus de ruptures technologiques pouvant accélérer la transition énergétique.
On sait que d’ici 2050 l’Afrique aura rejoint le reste du monde dans l’habitat urbain majoritaire, et comptera 1.2 milliards de citadins. On sait aussi que les villes sont à l’origine de plus de 60 pour cent des émissions de gaz à effet de serre, et que leurs choix technologiques dans les domaines de la construction, de la mobilité et des transports, des déchets entre autres seront déterminants pour une bifurcation vers un modèle de développement bas carbone.
Comme vous le savez sans doute déjà avec l’appui de l’Union européenne, près de 200 villes d’Afrique au Sud du Sahara se sont engagés dans la production des plans Climat-Énergie dans le cadre de la Convention des Maires pour le Climat. Il nous parait
Il est donc essentiel que les 100 villes de plus de 1 million d’habitants que l’Afrique va compter dans les 5 ans qui viennent s’engagent dès à présent dans la fixation d’un prix carbone et dans la mise en place de marchés carbone structurés autour des objectifs de développement durable pour envoyer un signal clair de leur détermination à engager des à présent la transition énergétique et écologique.
C’est la raison pour laquelle Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique a souhaité organiser ce webinaire en collaboration avec la Coalition pour le leadership en matière de prix du carbone animée (CPLC) par la Banque Mondiale, et la Convention des Maires pour le Climat et l’Energie en Afrique subsaharienne (COM SSA) soutenue par la Commission Européenne.
La Banque Mondiale a lancé en 2011 l’initiative du Partenariat pour la préparation au marché (PMR) en vue de la fixation d’un prix au carbone. Cette initiative est mise en œuvre en octobre 2020 dans 46 États nationaux et 35 juridictions infranationales.
30 pays d’Afrique subsaharienne sont engagés à l’utilisation de la tarification du carbone ou des marchés du carbone dans leurs Contributions Déterminées au Niveau National pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris. Mais cette initiative n’a pas concerné jusqu’ici les collectivités territoriales.
Ce webinaire offre l’occasion de partager l’expérience internationale en matière de Tarification du Carbone et de développement des marchés carbone, et voudrait profiter des éclairages et orientations des meilleurs décideurs, penseurs et professionnels pour pouvoir apporter aux autorités nationales et territoriales et aux praticiens d’Afrique, une meilleure compréhension des mécanismes de fixation d’un prix du carbone et l’utilité de s’en servir pour impulser la bifurcation vers un développement territorial plus efficace énergétiquement, plus sobre en consommation carbone et plus résilient.
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