Ngan-ha

A la création de la commune de Ngan-Ha par le décret n°2007/117 du 24 avril 2007, le village nommé « NGAN-HA » a été choisi comme chef-lieu et en est devenu le centre urbain. La majorité des peuples furent installés depuis 1950.

L’ethnogenèse de Ngan-Ha décline une racine Mboum composée de Ngan (Montagne) et de « Ha », curieuse pièce en métal revêtue de caractères de type hiéroglyphique.
Autrement dit, Ngan-Ha signifie en Mboum « Montagne au Ha ». La population est composée, par odre d’importance déroissante, des Mboum, des Dii, des Gbaya et des Peul. L’histoire du peuplement enseigne que les Mboum sont les plus anciens. Leur présence sur le territoir de Ngan-Ha et même sur celui de Ngaoundere précède de loin celle des autres peuples. Cette ancienneté se traduit, dans une perspective onomastique, par le nombre d’ethnonymes et de toponymes ayant pour racine « Ngaou » ou « Mbi » qui signifient respectivement montagne et rivière. Les Mboum sont réputés pacifiques et entretiennent avec leurs voisins des relations cordiales d’amitié et d’échange. C’est pour cela qu’ils ont toujours été associés au pouvoir ; leur islamisation semble s’être adossée à leur capacité d’acceptation de la différence et à leur esprit d’ouverture. Bien plus, du fait de leur organisation politique centralisée et construite autour d’un chef politique et religieux appelé Belaka, les Mboum ont établi une alliance précoce avec les Peul, ce qui leur a permis de jouir d’un traitement de faveur. Ils ont de ce fait accepté la souveraineté du lamido de Ngaoundere a qui ils paient tribut, ce qui en outre, a eu pour avantage de conserver leur organisation politique traditionnelle.
Par ailleurs les alliances matrimoniales aboutirent, en particulier au sein de l’aristocratie peulh, à un important de métissage. Toutefois l’acculturation a joué dans les deux sens puisque les Peul ont beaucoup hérité des Mboum dans le domaine de la culture politique et l’étiquète de cour.