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Vers les villes africaines durables

Le Sommet Afrique-France organisé du 4 au 6 juin 2020, à l’initiative du président de la République française, sur le thème la ville durable, vise à réunir chefs d’États, autorités locales, entreprises et acteurs de la société civile pour partager les enjeux de développement urbain et territorial et les solutions, outils et méthodes pour construire les villes et territoires durables et inclusifs.

22 novembre 2021

Grand défi du xxie siècle, la métropolisation du monde va fortement impacter les villes africaines. D’abord, parce que la question des villes africaines est indissociable de la question de la révolution démographique du continent africain. Cette question qui agite les conférences et les maisons d’édition ces dernières années, même si elle n’est pas tranchée sur l’analyse de la totalité de ses effets, aboutit toujours à la même conclusion : l’accroissement de population passera en Afrique comme ailleurs par la croissance exponentielle des villes. Ainsi, face à la métropolisation des villes africaines, comment faire face à la question du durable, du responsable, de l’inclusif ? Quelle sera la part de la croissance endogène des villes face à l’exode rural et aux mouvements de migrations intercontinentales ? Comment pourra-t-on ou pourrait-on favoriser la croissance des villes secondaires ou l’émergence de nouveaux pôles urbains ? Ces questions nous taraudent car les villes africaines sont confrontées à des défis d’une telle ampleur qu’elles seront forcément sources d’innovations multiples et dynamiques pour pouvoir penser la métropolisation du monde.
Ensuite, et plus précisément, comment réussir à garantir les services urbains de base aux habitants de villes ayant une croissance de 400 000 ou 500 000 personnes par an ? Quelle est la conception du durable qui s’applique dans ces conditions ? Les villes africaines sources d’innovations nous l’avons dit, mais aussi exemples, guides pour la ville de demain. Les problématiques « extrêmes » des villes africaines nous obligent à penser la ville hors des sentiers battus, hors des paradigmes habituels. De cette manière, habitat, transports, énergies, agriculture urbaine, vie collective, vie économique… tous nos repères habituels sont brouillés et, après parfois une certaine perplexité, voire un sentiment d’impuissance, nous sommes obligés de penser la ville différemment dans une remise en question aussi globale que salvatrice. Les villes africaines nous bousculent car elles ont en germe nos conceptions de la ville de demain, les réponses aux questions qui nous semblent insolubles aujourd’hui.
Notre défi devient alors de réussir ce métissage des points de vue, afin de garantir la réussite de nos discussions. Pourrons-nous nous nourrir de cette diversité dans l’échange sans en écraser la richesse à l’aune de nos grilles d’analyses réciproques C’est après tout la question qui apparaît comme centrale. Les solutions sont probablement à notre portée pour autant que nous ne devenions pas les facteurs limitant de leur production.
Pour finir et de la même manière, les modes de gouvernance inventés pour ou adaptés à ces grandes mégalopoles préfigureront sûrement les contours d’un nouvel équilibre entre les pouvoirs nationaux et les pouvoirs locaux. Ici aussi nous aurons tout intérêt à nous enrichir mutuellement de ces processus afin de pouvoir être à même de dessiner une ville plus démocratique, éthique et solidaire.


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